De Andréa Rajman
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière des lacunes cruciales ainsi qu’un manque de capacités au niveau des systèmes et des infrastructures de santé. L’accès aux soins de santé, leur fourniture et leur qualité se sont avérés insuffisants, tant au niveau national que mondial.
C’est pourquoi, le renforcement des systèmes de santé et l’amélioration de la gouvernance globale sont essentiels en cas de nouvelle crise sanitaire. Toutefois, être préparé à affronter une pandémie ou une épidémie signifie que toutes les activités des établissements de santé doivent être engagées depuis le niveau national jusqu’au niveau local pour être prêt et réagir efficacement.
L’objectif de ce bulletin MMS est d’aborder les défis à relever afin de se préparer à de nouvelles crises sanitaires et de montrer comment cette préparation peut être améliorée à l’échelle mondiale, nationale ou locale.
Dans cette première partie, les auteur·rices s’interrogent sur comment améliorer la prévention et lutter contre les futures pandémies. Ils insistent particulièrement sur la nécessité de travailler en mode collaboratif et transdisciplinaire avec les milieux scientifiques auxquels il faut faire confiance (Rajman; Meier, Zinsstag; Leschhorn Strebel).
L’ensemble des auteur·rices s’accordent sur la nécessité d’une prévention intégrant des investissements financiers adéquats (Akincilar), d’une communication politique plus appropriée et plus transparente ainsi que d’une information plus adéquate de la population (Leschhorn Strebel).
Pour ce dernier point, un événement organisé par l’intergroupe parlementaire santé globale a permis d’inviter des expert·e·s en santé globale pour une discussion factuelle et objective sur la thématique « La Suisse et le traité de l’OMS sur les pandémies » (Rajman).
Pour la question « Comment parvenir à une coopération internationale basée sur la solidarité et l’équité ? », l’article de Nithin Ramakrishnan mentionne le Règlement Sanitaire International (RSI) comme outilimportant pour la coopération internationale en cas de crise sanitaire. L’auteur indique que plusieurs amendements concernant la préparation aux urgences sanitaires ont été adoptés le 1er juin 2024 durant la 77ème Assemblée mondiale de la santé (AMS) et, plus particulièrement, celui de l'article 3 qui stipule désormais que la mise en œuvre du RSI doit « promouvoir l'équité et la solidarité » (Ramakrishnan).
Par ailleurs, le RSI a été ratifié par la Suisse en 2007 et son renforcement est l’un des objectifs actuels du Conseil fédéral.
La deuxième partie s’intéresse à la contribution des projets et programmes d’organisations non gouvernementales à la prévention des épidémies et des crises sanitaires, telles que celles du choléra (Leuenberger et al.) ou des maladies tropicales négligées (Um Boock, Indermühle) et aux façons les plus adéquates pour y réagir sur le terrain, en particulier au niveau local. La disponibilité d’un personnel qualifié et bénéficiant d’une formation spécifique est un facteur clé pour répondre efficacement aux épidémies (Gemi et al.; Leuenberger et al.).
De plus, l’implication des communautés est un autre facteur clé pour une bonne mise en œuvre. Par exemple, les leaders religieux et les Agents de santé communautaire jouent un rôle crucial dans la dissémination d’informations de santé pertinentes et fiables, particulièrement dans les zones reculées, et permettent d’atteindre les populations les plus vulnérables (Gemi et al.; Leuenberger et al.).
Pour conclure, parmi les défis dans la lutte contre les épidémies et pandémies, les auteur·rices relèvent le besoin d’une meilleure planification et d’un système national de surveillance (Rajman; Um Boock, Indermühle), mais également celui d’une communication communautaire efficace, d’un système de santé performant et de qualité, d’une perspective multidisciplinaire, et d’une approche « One Health » intégrant santé humaine, animale et environnementale (Meier, Zinsstag; Um Boock, Indermühle).